Signé Jacob Jay

Jay a gagné ! L’édition 2022 du plus grand concours de chant et de voix en RDC aura été âpre tant la qualité des interprètes était au niveau ! L’organisation particulièrement réussie vient de mettre en lumière de jeunes talents qui ont quasiment tout de véritables professionnels tous domaines artistiques confondus, mis au service du plus gros  évènement musical du pays.

Jamais la jeunesse congolaise n’avait eu une telle plateforme pour exprimer ses talents dans le domaine des arts. Il a fallu que cette compagnie de télécommunications en collaboration avec une initiative privée décident d’offrir sa chance à la jeunesse si douée et qui constitue le vivier de pays-continent. Cette édition était la cinquième et sans doute, l’une des meilleures.

Jeux concours sous entend que quelles que soit les forces en présence, il faut en sacrer une. Celle qui, selon le jury et le large public, après plusieurs étapes, les a passées le mieux.  Le jeune Jacob, né un 14 février à Kinshasa,   fraichement sorti de ses études de la Revolution Media Academy option Studio work en Afrique du Sud, avait plus d’une corde à son arc. Avec en plus, cette humilité qui caractérise les belles âmes et de bons esprits.

Jacob est d’un relationnel très agréable et attachant, en plus de chanter comme il sait si bien le faire. Le jeune kinois m’épate lorsque de prime abord, je lui parle de nous entretenir. Il vient si naturellement et sa simplicité me déconcerte, lorsqu’il me tutoie avec humanité et respect. Le champion a des galons d’artiste certes, et plus encore d’humanité. Profitons-en et discutons.

Impakt Info : Jacob, quel est votre état d’esprit, à seulement quelques heures de votre sacre de champion de toute la RDC, lorsque l’on sait que c’est LE pays de la musique par excellence?

Jacob Jay : Je ne m’attendais même pas à être ‘‘le’’ gagnant, ça m’a vraiment surpris. La RDC est un pays de talents multiples, surtout dans la jeunesse et j’ai le sentiment d’avoir les épaules lourdes parce qu’il ne s’agit pas de Kinshasa seulement, mais de tout le pays. J’ai été tellement ému et lorsque je reprends mes esprits, je me sens davantage motivé à travailler plus pour prouver que j’ai mérité cette victoire.

Impakt Info : Dans le milieu du showbiz et dans quasiment les quatre coins de la planète, lorque l’on est de votre génération, que l’on a une telle voix, un talent auréolé d’une victoire toute fraiche, que l’on est Kinois, beau gosse et qu’on parait avoir tout pour soi, c’est un vrai challenge de ne pas ‘‘ prendre le melon ’’…

Jacob Jay : Dans tout ce que je fais, j’aime rester vrai ! Je ne joue pas un rôle, je ne suis pas au cinéma, Je suis dans la vie réelle et j’entends le rester. Etre sacré ‘‘ champion ’’, cela ne suffit pas à me changer de nature pour faire de moi un orgueilleux, hautain qu’au départ je n’étais pas. Plus c’est simple, plus c’est beau. 

Impakt Info : Ce n’est pas à vous que je vais apprendre que l’humilité ne court pas les rues, notamment à Kin., encore moins par les temps qui courrent …

Jacob Jay : Exact. Néanmoins, le travail passe avant tout. C’est par lui que je crois qu’il faut s’exprimer. Ce que vous dites est vrai mais en même temps, je suis de nature simple et sociable. J’aime davantage écouter que parler. Je pense que c’est ma personnalité et je ne sais être autrement.

Impakt Info : Quelle lecture faites vous du monde dans lequel nous vivons, sur cette planète que nous avons en commun? Autrement dit, quel est l’état du monde aujourd’hui?

Jacob Jay : Oh ! Ça ne va pas fort bien… Ça va plutôt mal, hein. Notre génération ne se cultive pas. Nos maman et Papa sont des gens qui, à notre âge, avait soif de connaissances et se cultivaient en conséquence. Ils prenaient le temps de suivre les infos, alors qu’aujourd’hui, une fille que l’on dit ‘‘ belle’’ ou un gars jeune et qui a entre les mains, un smartphone, ne se donnera pas la peine de s’informer sur l’actualité politique, économique et sociale du jour ne fût- ce – que pour se tenir un minimum informé (e), alors qu’il a l’outil qui distille les informations de manière instantanée.  Au lieu de cela, nous sommes occupés à ‘‘ autre chose ‘’.  Le temps est aux ‘‘ selfies’, aux vidéos innombrables qui ne tiennent même pas debout. L’essentiel, c’est de réussir son autoportrait et ‘‘ de faire le buzz. Le reste ne les intéresse pas. J’ai l’impression que chez nous, au Congo, c’est pire ! Pourtant, nous sommes un peuple béni et je reste optimiste. Un jour, ça ira.

Impakt Info : L’apport de l’artiste, du musicien, du chanteur, serait lequel? Croyez vous que les artistes peuvent un tant soit peu, orienter, voire changer la donne?

Jacob Jay : Le changement souhaité dans notre pays, n’est même pas question d’artistes seulement, c’est tous en tant que citoyens qui sommes concernés. Nous devons tous ensemble nous lever et être les acteurs du changement que nous appelons tous et tous les jours. Il s’agit d’un changement de mentalités. Nous avons beaucoup subi. Soyons maintenant ceux par lesquels, ce mieux-être arrive. Personnellement, je ne peux qu’apporter ma pierre à l’édifice avec mon travail d’artiste engagé par ses messages, son comportement pour impulser à ma petite échelle ces lendemains meilleurs.

Impakt Info : Vous en connaissez vous, des artistes qui, par leurs oeuvres ont ne fût-ce qu’orienté des décisions politiques et contribué à de vrais changements en faveur du mieux être de leurs concitoyens?

Jacob Jay : Youssou N’dour est un exemple par lequel certains changements sont arrivés aussi bien au Senegal qu’au-delà de ce pays. Ici, au Congo, l’apport de Koffi Olomide est à prendre en compte, nous avons eu même des artistes politiquement engagés, à l’exemple de Papa Rochereau Tabu Ley qui a été gouverneur, Jean Goubald qui a chanté ‘‘ Bayibi nga bomwana ’’ (On m’a volé mn enfance, ndlr) pour ne citer que ceux-là. Je vous prie de m’excuser pour mon peu de connaissances sur le terrain politique. Ce n’est pas mon domaine de prédilection.

Impakt Info : Alors pourquoi ce frémissement voire, cette opposition radicale de la plupart des parents, lorsque leur(s) enfant(s) s’oriente(nt) vers les arts ou les sports et qu’ils désirent s’investir plus sérieusement dans la pratique professionnelle de leur vocation (si tenté que ç’en soit-une)?

Jacob Jay : Je crois qu’il est bien de laisser chaque enfant exprimer ce qui constitue sa différence, et valoriser son talent inné. Un enfant a une vocation, je crois qu’il faut la respecter. La respecter, c’est savoir la déceler, la laisser éclore et l’accompagner au lieu de la réprimer. Chaque fois que le tuteur d’un enfant le laisse faire ce qu’il aime, le résultat est bien meilleur que d’attendre qu’il s’applique à un choix qui ne lui correspond pas. Moi, j’ai toujours aimé la pratique de la musique depuis mon plus jeune âge, même si mes parents n’étaient pas d’accord. Eux, voulaient que j’apprenne les lettres. Á l’université, j’ai fais des études de droit. Mais tout le long de mon apprentissage, je n’étais pas bien, parce-que ce n’était pas pour moi. J’étais fais pour la musique. Rien d’autre ne me correspondait. C’est lorsque j’étais en Afrique du Sud que mes parents ont compris ce qu’était ma voie. Et depuis, tout est devenu fluide pour moi.

Impakt Info : A l’heure des réseaux sociaux où l’expression est plus que libre, voire libertine et que des limites s’imposent en regard  des abus en tous genres, si vous deviez  donner LA formule pour la jeunesse qui vous suit,laquelle serait-elle , selon vous ?

Jacob Jay : Pour répondre à cette question, j’aimerai m’adresser à la fois aux parents et aux enfants, en leur disant que la base, c’est l’éducation. Un enfant bien élevé est un ambassadeur à vie de sa famille. Les parents doivent assumer cette responsabilité de la manière la plus dévouée et la plus sérieuse qui soient. La suite en dépend largement. J’ai appris cela de ma famille.

Impakt Info : La famille s’est agrandie depuis, puisqu’il faut compter désormais avec vos fans qui la grossissent chaque jour davantage, alors à quand Un album signé Jacob Jay est pour quand? Quelle en seront la couleur, les saveurs, la touche particulière à ne découvrir que sur ce premier opus?

Jacob Jay : Alors… il s’agira bientôt d’un EP sur lequel nous travaillons depuis un certain temps et l’album proprement dit, ce n’est pas un projet à court terme. Quant à la saveur, ce sera du ‘‘Jacob Jay’’ et je ne saurai en dire davantage pour le moment. Sachez juste que ce sera une nouvelle façon de faire, du nouveau pour vos oreilles. Ce sera une très belle surprise !

Propos recueillis par Arnaud Nkusi

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4 Comments

  • Jacob Jay est un de ces bijoux rares de notre beau pays . Très grand chanteur avec une dextérité rare dans nos contrées. Que Dieu lui prête longue vie pour aller encore plus loin. J’aime beaucoup sa voix . Lokua

    • Bonjour Lokua Kanza,
      Jacob dit que vous êtes son père spirituel musical!
      Vous lui faites ici sur http://www.mpaktinfo.com l’immense joie d’être le premier à réagir à son interview!
      Merci pour lui et merci d’être parmi nous.

      L’humilité et l’humanité sont ce fil condcteur qui vous lie tous les deux et nous sommes heureux d’en être le vecteur sur cette plate-forme.

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  • Il a tout tout compris. Le travail, l’humilité, la simplicité, wow. Il ira très loin. Si tous les jeunes africains pouvaient lire cet entretien. Plein d’inspiration et très bien écrit.

    • Bonjour Pacifique,
      Merci d’avoir tenu à vous exprimer, en plus d’avoir pris le temps de nous lire.
      C’est ce pourquoi nous sommes ici à faire ce que nous faisons.
      Merci pour le partage de l’entretien avec votre entourage en ligne.

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