Tous au Sport

La tendance est quasi mondiale. La pratique d’un sport quel qu’il soit est recommandée par le médecin, conseillé par le copain dont les exercices ont sous nos yeux changé la silhouette et le moral, appuyée par les tutoriels vus sur le Net, encouragée par les pouvoirs publics. Le besoin de perdre du poids, de guérir d’un mal de dos, de gagner en sommeil réparateur, de gérer ses émotions sont autant de raisons diverses et supplémentaires qui justifient ce qui est devenu un véritable mode de vie.

L’exercice physique a la propriété d’utiliser nos réserves de cortisol. Cette hormone est liée au stress. En se dépensant, le sportif consume du cortisol et produit de l’endorphine, qui procure du bien-être. Cet enchaînement de réactions physiologiques a l’avantage de remonter le moral, tout naturellement. Les amateurs de sport le comprennent de plus en plus.

Le contexte actuel ci et là

Le train-train quotidien demande de ‘‘tenir’’. La pression a un coût. Quand le prix à payer s’exprime par la santé, aussi bien physiquement que moralement, le sport s’avère vite être un exutoire de choix.

Si on passe la plupart du temps au travail, aux études, le besoin d’un lâcher-prise s’impose comme une conséquence logique voire incontournable pour être en forme et surtout tenir le rythme fou de la performance sans laquelle ‘‘on’’ est hors-jeu.

Au Rwanda, un des coachs et préparateur physique les plus connu est Gustave Barihe. Ce diplômé des Sciences du Sport, observe de près le changement qui s’opère lentement mais sûrement dans la société rwandaise : ‘‘Je constate cet engouement populaire, initié fin 2008, début 2009. Certaines Institutions de l’Etat ont pris le devant en payant les frais d’entrainement dans les salles de sport, lorsque le mercredi après-midi était décrété comme entièrement dédié au sport’’.

A la maison, sur les routes, en salle, dans les sentiers, tous les endroits au Rwanda sont devenus le temps d’une pratique, des lieux exploités par les amateurs de sport. Quelle mouche a donc soudain piqué les Rwandais ?

Dans son livre Equilibre et Vitalité, Ed. Carnot, 2004, Claude Boiocchi parle de la méthode qu’il a créée pour répondre au besoin d’un corps sain dans un esprit sain. Il dit pour l’expliquer : ‘‘Cet entraînement centré sur les principes permet d’apprendre à mieux situer quatre éléments primordiaux que sont : le souffle, la posture, le dosage de l’effort et l’art du déplacement, visant avant tout à prendre conscience de sa psychomotricité, à tonifier son corps et à canaliser son énergie. Cette méthode simple cherche donc à privilégier l’idée de « culture physique » plutôt que la performance dans l’effort ou le culte de l’image trop souvent prédominants dans les clubs de sport !’’

Priorité Santé… avec prescription ‘‘sport’’

Quel agent de santé publique, quel soignant ne recommande pas de sport quelle que soit la pathologie ou le mal être du patient ou de la personne en quête de mieux être ? Quasiment aucun.  Avec une poussée spectaculaire de maladies chroniques, la pratique régulière de sport s’avère d’après les spécialistes qui se basent sur des études fiables être une alternative de premier ordre pour contrecarrer cette propagation non contagieuse.

Selon le dernier diabète atlas de la Fédération Internationale du Diabète, l’Afrique est la région qui connaîtra l’augmentation la plus rapide de la prévalence du diabète entre 2013 et 2035. En Afrique, le diabète et les maladies cardiovasculaires tuent désormais plus que le Sida.

Le Rwanda n’a pas encore de Médecins spécialisés dans le seul domaine sportif. Les médecins du sport sont les mieux habilités à en parler pour le cas précis du Rwanda et de ses évolutions vers une société qui veut introduire la pratique régulière du sport dans son mode de vie.

Cependant, le « Système des Agents de Santé Communautaires » a enregistré un succès qui pourrait bientôt être utilisé parmi les conseils dont les pays ont besoin pour accélérer la réalisation des Objectifs de Développement Durable, qui sont le pilier de la Santé. Cela a suscité la visite en janvier dernier du Directeur Général de l’Organisation Mondiale de la Santé, le docteur  Tedros Adhanon Ghebreyesus.

Les Agents de Santé passent la majeure partie de leur temps libre à se déplacer dans leurs villages. En plus de diagnostiquer le paludisme et de prescrire un traitement, les agents de Santé sont formés pour donner les premiers soins, fournir des conseils nutritionnels et depuis peu, ‘‘sportifs’’. Tous ces patients potentiels sont invités non sans prescription, à se mettre résolument à une pratique régulière de sport.

Avec le Sport, l’Alimentaire

Combinée à une activité physique régulière, une alimentation adaptée contribue à limiter la prise de poids mais également un certain nombre de problèmes de santé comme les cancers, le diabète de type 2, l’excès de cholestérol, les maladies cardiovasculaires, l’ostéoporose,…

Les recommandations des nutritionnistes les plus sérieux, ont fait leur chemin dans le conscient collectif. Sans une alimentation saine, le sport aurait des effets  moindres que ceux escomptés avec un apport alimentaire réfléchi.

Le docteur Michel Cymes est un des plus médiatiques et écrit dans Vivez Mieux et Plus Longtemps, Ed. Stock, Février 2016, : ‘‘Je suis comme vous. J’aime m’affaler sur mon canapé et céder au confort d’une petite flemme. Remettre au lendemain la séance de sport prévue le jour même. Oui, je suis comme vous : je ne déteste pas les sucreries et adore boire un bon coup. Comme vous, je sais qu’il vaut mieux croquer dans un fruit qu’engloutir une tablette de chocolat. Mais, comme vous, je résiste difficilement à la tentation.
Pourtant, la santé est un capital qu’il convient de chérir en permanence pour qu’il ne se dilapide pas.’’

Les sportifs au Rwanda aussi, évitent de plus en plus les produits transformés par l’industrie. Premier ingrédient combattu par les intéressés : le sucre. Il est de plus en plus remplacé par le miel consommé avec modération, mais ce changement est loin d’être populaire en raison du pouvoir d’achat, le sucre étant moins cher que le produit des ruches d’abeilles. Vient ensuite le gras avec les aliments frits qui peu à peu disparaissent chez ceux qui s’y intéressent et parviennent, non sans gros effort à bannir les fritures.

Voilà qui justifie non pas une pratique solitaire, celle du sport, mais avec elle, celle d’une alimentation saine. Variée et équilibrée. Les adeptes d’une meilleure alimentation sont aussi ceux de la pratique sportive et vice versa. Pas toujours, certes, mais de plus en plus.

Dans l’air du temps, mais attention à… adapter son sport

Que voit-on quand on y regarde de près ? Trop peu de personnes à Kigali et plus encore dans le pays profond consultent un médecin, pour savoir quel sport pratiquer. Bien souvent, la décision personnelle arrive en de début d’année. A l’heure des bonnes résolutions. L’objectif d’un voisin de quartier semble être le même que celui du collègue de bureau.

La tante en surpoids, a décidé de faire un maximum de pas à  marche rapide, tandis que le parrain de mariage de l’été prochain veut être aussi svelte que le futur marié.

Apollinaire Ngabo, 46 ans, a décidé d’y faire très attention en raison de son mal de dos.  ‘‘Je crois que le sport est un médicament en soi. Quand on a déjà un problème de genou, et qu’on court ou qu’on a un mal de dos comme le mien, et qu’on fait de la musculation,  on se fait plus de mal que de bien. Contrairement à une idée reçue sur le mal de dos à soigner avec la natation, moi, mon médecin m’a dit que la natation m’est actuellement proscrite. Il m’a conseillé un vélo d’appartement. Ce n’est pas définitif. Quand j’aurai tonifié mes dorsaux, il se pourrait qu’il me remette à la natation’’.

Il est encore loin, le moment où chaque apprenti(e) sportif (ve) prendra conscience du besoin impératif de consulter avant de se lancer dans son activité favorite. En attendant, une bonne marche régulière ne ferait de mal à personne. Les dix mille pas que doit contenir la marche quotidienne d’un individu bien portant sont à portée d’un bon nombre de personnes. Des milliers de Rwandais peuvent à l’instar de millions d’autres spectateurs du monde admirer les exploits d’Usain Bolt, sans pouvoir faire le dixième de l’athlète le plus titré des jeux olympiques, mais bouger chacun à son rythme.

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2 Comments

  • Il ne suffit pas d’avoir un corps d’athlète, il faut surtout savoir exercer son corps du moins 30mn chaque jour, sans relâche.

    • Bonjour Camarade,
      Vous avez bien raison, encourageons-nous mutuellement.
      Merci de rester avec nous sur http://www.impaktinfo.com

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